L’homme dans l’univers

Par Camille Damgan / Art premier

La foule des touristes arpente, guide en main, le quartier du marais. Il faut dire que son architecture du XVII et XVIIIème siècle possède un charme vraiment unique. C’est là qu’A-Sun wu a installé son atelier, c’est là qu’il nous reçoit avec cette exquise courtoisie orientale. Il est un peintre important et il le sait. « Oui, mais Picasso est un grand peintre…que restera t-il de lui dans 100 ans ? dans 1000 ans ? dans 100000 ans ?...Il nous signifie ainsi la relativité de toute chose.

Cela correspond bien à son tempérament : il n’est qu’un maillon d’une chaîne multi-millénaire. Il parle de cette énergie qu’il a captée en Afrique lorsqu’il a découvert l’Art premier. Sa vie en a été radicalement changée ! Depuis, il a sillonné les continents pour comprendre l’homme et tenter d’en capter son mystère. Il est également devenu, l’un des plus grands collectionneurs d’Art primitif. Sa collection personnelle comprend des milliers de références, il ne sait même plus combien. Elle reste à Taipei, mais peut être la verrons-nous un jour dans le prochain musée de l’Art premier à Paris ? nous croyons savoir qu’il y a quelques discussions en cours…A-Sun Wu est un peintre puissant. Il travailles beaucoup il cherche sans cesse, n’écoute plus personne. Il est arrivé à un moment de sa vie où il est sûr de son art. Il l’exprime principalement sur des grands formats spectaculaires. On se souvient encore d’une superbe exposition 2000 à l’Orangerie du Sénat à Paris ! il utilise une technique qui marie souvent l’acrylique et le sable sur les supports très variés : des toile bien sûr, mais aussi des bois, des tissus, des papiers spéciaux etc. Il est également un sculpteur reconnu. Son sujet unique c’est l’homme. Henry Périer a écrit de lui : « L’homme devient le centre du projet. La figure humaine, les corps envahissent son œuvre. Dans la grande tradition expressionniste, les faciès et les morphologies sont cernés par de noirs traits cursifs. Sans tomber sans le piège des analogies forcées, impossible de ne pas se remémorer certaines toiles de Willem de Kooning ». A-Sun Wu insiste toujours sur le fait qu’il n’y a pas de sens pour regarder ses tableaux. D’ailleurs, il signe quelquefois en bas, quelquefois en haut à l’envers. Cela n’est pas innocent.

Une palette symbolique

Pour l’artiste, l’homme n’affronte pas l’univers : il en fait partie, il est en harmonie avec le cosmos. On retrouve dans ses toiles cette subtile approche chinoise du Yin et du yang, du couple complémentaire. Il utilise une palette symbolique. « Rouge pour le sang, la vie, l’énergie, et au-delà le bonheur. Blanc pour la paix, noire pour la tolérance. Symbolisme primitif, symbolisme essentiel, profond, qui ouvre sur les vérités les plus enfouies, les plus retorses de l’être » dit joliment de lui Michel Nuridsany.


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